L’endométriose se caractérise par la prolifération de tissu endométrial en dehors de la cavité utérine qui colonise les organes périphériques (ovaire, péritoine, intestin, vessie…) et qui peut aussi migrer plus loin dans l’organisme (ex : au niveau des poumons). Elle se manifeste par d’intenses douleurs au moment des règles, des rapports sexuels, des menstruations abondantes, des crampes pelviennes, abdominales ou même lombaires. Ces douleurs peuvent devenir chroniques et se manifester également en dehors des règles. De plus, ces cellules endométriales continuent de réagir aux fluctuations hormonales du cycle comme celles de la muqueuse utérine, elles saignent donc et provoquent d’intenses douleurs à chaque cycle. L’accumulation du sang (qui ne s’évacue pas comme pendant les règles) irrite les organes au long cours et provoque une inflammation générale de l’organisme.

À la longue, ces saignements favorisent des accolements entre les organes, des nodules ou kystes, du tissu cicatriciel et des adhérences qui relient les organes entre eux et sont responsables de douleurs chroniques. 30 à 40 % des femmes ayant une endométriose souffrent d’infertilité et la plupart de fatigue chronique.

Quand on recherche les causes de cette pathologie, l’hypothèse la plus communément admise est celle du flux rétrograde : durant les menstruations, le sang et les couches superficielles de l’endomètre sont normalement expulsés vers l’extérieur par des contractions musculaires. Mais il se peut que le flux sanguin s’inverse et que le sang contenant des cellules endométriales soit dirigé vers la cavité pelvienne en passant par les trompes de Fallope. Or ce reflux se produirait chez 90% des femmes, mais il ne serait accompagné d’un enracinement des cellules endométriales que chez environ 10% d’entre elles. Dès lors, cette hypothèse n’explique pas, à elle seule, une endométriose.

Problématique chronique multifactorielle, les causes de l’endométriose restent mal connues mais on sait qu’elle est en lien avec :

  • Une hyperœstrogénie (déséquilibre hormonal par lequel les œstrogènes sont en surnombre par rapport à la progestérone) : normalement, les œstrogènes, après avoir déclenchés l’ovulation, doivent être dégradés par le foie pour laisser la progestérone agir.

Mais le foie peut être surchargé et la flore intestinale déséquilibrée, ainsi le foie n’est plus en mesure de détoxifier correctement ces œstrogènes qui peuvent à ce moment-là être réabsorbés.

  • Une problématique d’inflammation chronique : L’inflammation est un phénomène physiologique normal et même nécessaire lorsqu’il y a une agression immunitaire ou une lésion cutanée pour permettre la « réparation ». Mais aujourd’hui, le stress chronique, l’alimentation déséquilibrée, le surpoids, les perturbateurs endocriniens etc. favorisent l’état d’inflammation chronique. Cet état perturbe tous les systèmes et principalement le système hormonal
  • Du stress oxydatif : Inflammation et stress oxydatif sont étroitement liés. L’inflammation produit des radicaux libres et ces derniers entretiennent une inflammation et les lésions qui en résultent : il est donc important de faire baisser le stress oxydatif par le biais d’antioxydants protecteurs, d’autant plus que le LDL oxydé chez les femmes souffrant d’endométriose augmente le risque cardio-vasculaire.
  • Une dérégulation du système immunitaire est également en cause car normalement les cellules « égarées » devraient être repérées est détruites par les macrophages (des globules blancs spécialisés).

Il peut également y avoir prédisposition génétique ; c’est là où l’épigénétique prend tout son sens et que l’hygiène de vie est une clé d’amélioration.

On connait aussi l’implication des perturbateurs endocriniens : molécules chimiques perturbant le fonctionnement du système endocrinien, ils miment l’action des œstrogènes, se fixent sur les récepteurs hormonaux et se lient à certaines protéines de transport.
Ils sont partout mais en changeant certaines habitudes, on peut diminuer l’exposition aux perturbateurs endocriniens :

  • Supprimer les ustensiles en plastique de la cuisine (planche à découper, boîte de conservation des aliments, couverts en plastique),
  • Supprimer les poêles avec des revêtements antiadhésifs en Téflon (préférer l’inox),
  • Filtrer l’eau,
  • Eviter les aliments industriels,
  • Limiter les pesticides en achetant des aliments bio et non transformés.

Dans ses recommandations de décembre 2017, la Haute Autorité de Santé a reconnu les bienfaits des médecines complémentaires pour améliorer la qualité de vie des femmes atteintes d’endométriose ; elle visait l’acupuncture, l’ostéopathie et le yoga. Mais évidemment une bonne hygiène de vie prend ainsi toute sa place pour se sentir mieux : une alimentation saine et revitalisante, de l’activité physique adaptée qui stimule la sécrétion d’hormones antidouleurs et anti-inflammatoires, un sommeil réparateur, une bonne régulation des émotions et du stress…

Un travail de fond est donc indispensable pour améliorer la qualité de vie de nombreuses femmes en complément d’une prise en charge médicale.

En naturopathie, on aura une stratégie sur le long terme pour travailler sur le terrain en s’appuyant sur les 3 piliers fondamentaux : une alimentation anti-inflammatoire, une bonne gestion du stress et des émotions et enfin de l’exercice physique. Il s’agira de travailler sur la détoxification de l’organisme, notamment des œstrogènes, sur l’amélioration du microbiote, l’inflammation, le stress oxydatif… Néanmoins, à court terme, l’urgence est de soulager les principaux symptômes pour améliorer le bien-être des femmes : douleurs, crampes menstruelles, règles hémorragiques…. La phytothérapie sera alors d’une grande utilité !

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