Certaines plantes peuvent aider à réguler les symptômes de l’endométriose pour mieux vivre au quotidien : certaines agissent de façon antalgique pour calmer la douleur, d’autres ont des propriétés anti-inflammatoires, antioxydantes, d’autres encore peuvent régulariser le terrain hormonal, favoriser la détoxification hépatique des œstrogènes…
Dans une vision holistique de l’individu, on s’attache à remonter à la cause des dysfonctionnements sans toujours s’attacher aux symptômes ; toutefois face à des douleurs qui peuvent être handicapantes, il faut bien trouver des solutions pour améliorer sa qualité de vie.
La phytothérapie peut apporter un soulagement des symptômes et en même temps, s’attaquer aux causes de la maladie en régularisant le terrain.

Les plantes peuvent être utilisées de diverses façons : sous forme d’huiles essentielles, bourgeons, plantes sèches en tisane ou en gélules, sous forme de plantes fraîches… Nous citons dans cet article quelques plantes intéressantes mais de manière générale ces plantes doivent être choisies en fonction des besoins personnels et des problématiques spécifiques de chacune et intégrées dans une hygiène de vie.
Votre naturopathe saura vous accompagner de manière personnalisée.

1. Soutenir l’activité physiologique du foie dans la détoxification des œstrogènes

Nous l’avons vu (« l’endométriose : c’est quoi ? »), le foie est en charge de détoxifier les œstrogènes à éliminer ; lorsqu’il est surchargé, il ne parvient plus à accomplir cette fonction correctement.
Il existe de nombreuses plantes utiles pour soutenir cette fonction de détoxification, citons :

  • Le chardon-Marie : détoxifiant et hépato-protecteur, il stimule la régénération cellulaire du foie et aide à le protéger du stress oxydatif en augmentant la quantité de glutathion (antioxydant très puissant). Il a la faculté d’éliminer le surplus d’œstrogènes (qui pose des problèmes hormonaux), et inhibe naturellement l’aromatase (production d’œstrogènes à partir d’androgènes).
  • Le romarin, le pissenlit ou encore l’artichaut : ont tous une action dépurative du foie, ils stimulent l’activité hépatique, facilitent la transformation des déchets et augmentent sa capacité à contrer l’oxydation. Ils ont également des effets cholérétiques c’est-à-dire qu’ils stimulent la sécrétion biliaire et sont hépato-protecteurs. Ils favorisent ainsi l’élimination des substances toxiques par le foie (mais aussi les reins).
  • Le curcuma : il protège et régénère le foie lorsque ce dernier est endommagé. C’est un détoxifiant très puissant : il stimule la production de bile qui nettoie le foie en profondeur et désencombre les conduits hépatiques. Il a donc aussi une action de régulation des œstrogènes. Il a également des effets anti-inflammatoires et antioxydants importants (c’est un polyphénol); sous forme concentrée (Extrait de Plantes Fraîches, EPF ) il peut agir sur l’inflammation chronique et les douleurs de règles.
  • Le sulforaphane : composé de molécules soufrées issues des crucifères (brocoli principalement mais aussi chou de Bruxelles, chou-fleur…), il supporte la phase 2 de détoxification hépatique et induit la formation de glutathion pour protéger les cellules contre les dommages causés par le stress oxydatif et supporter l’élimination de produits chimiques toxiques. Il aide le foie à détoxifier les œstrogènes en modulant le ratio entre les « bons œstrogènes » (2 OH estrone) et les « mauvais œstrogènes » ( 4 et 16 OH estrone). Il est également antioxydant et anti-inflammatoire (il réduit la prostaglandine de type 2, qui est un médiateur inflammatoire très impliqué dans l’endométriose).

2. Rééquililber la balance hormonale

En complément d’une meilleure élimination hépatique des œstrogènes, on peut également utiliser des plantes dites « progestérone-like », qui stimulent naturellement la progestérone, afin de rééquilibrer la balance hormonale en 2ème partie de cycle menstruel. Il faut compter au moins trois mois de prise régulière pour commencer à obtenir des résultats. Attention toutes les plantes ayant une visée hormonale sont par précaution contre-indiquée en cas de cancer hormono-dépendant :

  • Le gattilier : d’une grande efficacité pour stimuler la production de progestérone afin de rééquilibrer son taux par rapport aux œstrogènes, il contribue aussi à freiner la LH. Il aide à diminuer voire supprimer les symptômes prémenstruels (tension mammaire, douleurs pelviennes, irritabilité…).

Le gattilier se révèle très positif chez les femmes souffrant d’endométriose, de fibromes utérins ou de kystes… Son effet progestatif agit favorablement sur ces problèmes et aide les lésions à se rétracter. Il détend le muscle utérin et réduit les crampes menstruelles.

  • L’alchémille : aide à normaliser un cycle irrégulier car ses propriétés progestérone-like en font un excellent remède en première intention lors des insuffisances en deuxième partie de cycle menstruel. Elle traite efficacement les règles douloureuses, trop abondantes ou irrégulières ainsi que les ménorragies (saignement en dehors des règles). En extrait de plantes fraiches ou teinture-mère, il convient de l’utiliser à partir du milieu du cycle vers le 12e jour jusqu’à l’apparition des règles.
    Elle est riche en tanins, en flavonoïdes.
Elle apaise le système nerveux et régule la prise de poids tout en modérant le diabète et l’excès de cholestérol. Astringente, légèrement stomachique et spasmolytique, elle permet de soulager diarrhées légères, colites chroniques, gastrites, ballonnements…
Ses propriétés « progestérone-like » permettent également de soulager la pré-ménopause et la ménopause ainsi que l’acné́ de la femme. Elle soulage également les problèmes de rétention d’eau et les hémorroïdes.

Vous l’aurez compris, l’alchémille est votre amie !

  • L’achillée millefeuille : antispasmodique des muscles lisses utérins et décongestionnante, elle peut agir sur cette symptomatologie et sur les hémorragies. Elle contribue également à l’équilibre hormonal grâce à son action progesterone-like en régulant les taux d’œstrogènes/progestérone. Elle traite à la fois les douleurs et les crampes et permet de réguler les menstruations. Elle intervient dans les saignements trop abondants grâce à son action astringente est légèrement hémostatique. Amer, elle aidera également le foie à détoxifier le surplus d’œstrogènes. Enfin, elle a une action anti-inflammatoire. A prendre en infusion deux à trois fois par jour, deux jours avant l’arrivée prévue des règles et en 2ème partie de cycle ou en teinture-mère.
  • Le bourgeon de framboisier : En tant que régulateur hormonal, il est utile pour les troubles hormonaux féminins, de la puberté à la ménopause. Il convient en pré et post-ménopause afin de diminuer les désagréments qui peuvent y être associés. Il a une action antispasmodique : son action sur l’hypophyse impacte à la fois la régulation hormonale mais également les spasmes de l’utérus. Il possède en effet une action myorelaxante c’est-à-dire qu’il entraîne le relâchement du muscle utérin, diminue ainsi la fréquence et la force des contractions utérines et par conséquent les douleurs de règles. Il est souvent utilisé en curatif mais l’idéal serait de le prendre en modificateur de terrain 10 jours avant les règles.

On peut l’associer au macérat de bourgeon de vigne rouge qui a une action anti-inflammatoire.

3. Prévenir et lutter contre l’inflammation

 

  • La Réglisse a une action antioxydante et anti-inflammatoire, elle inhibe la production de médiateurs inflammatoires. Par ailleurs, elle est intéressante pour soulager les troubles digestifs. Attention : elle est contre-indiquée en cas d’hypertension, par contre en cas d’hypotension, elle peut aider à remonter naturellement la tension, et donner un « petit coup de fouet » au besoin.
  • Le gingembre a des propriétés analgésiques, anti-inflammatoires. Il est très utile dans les dysménorrhées car il soulage les crampes et réchauffe ; il ramène la circulation (vaisseaux capillaires) au niveau de l’utérus et de ce fait permet de le décongestionner.

Je vous partage mon coup de cœur : la tisane Women herb de la boutique Herbeus, qui travaille à la fois sur la régulation hormonale, le côté antispasmodique, apaisant et anti-inflammatoire. A boire à raison de 3 tasses par jour en cure de 3 semaines/ 1 mois (à renouveler sur au moins 3 mois avec une pause d’une semaine entre les cures) ou en 2ème partie de cycle pendant au moins 3 mois.

  • Framboisier
  • Mélisse
  • Achillée millefeuille
  • Ortie piquante
  • Cannelle
  • Gingembre

Les anti-oxydants :

  • L’EGCG de thé vert, principales catéchines (polyphénols) du thé vert, est un anti-oxydant majeur qui a une action régulatrice des œstrogènes (il est capable d’agir sur les récepteurs aux œstrogènes et de moduler leur action). Il aiderait également à prévenir l’apparition de nouvelles lésions d’endométriose. Le thé vert est également un diurétique qui permet d’éliminer les mauvaises toxines de l’organisme.
    Attention toutefois à ne pas consommer le thé vert de façon excessive, car en grandes quantités, il peut engendrer des problèmes de digestion chez les femmes sensibles ou souffrant déjà de problèmes digestifs associés à l’endométriose. Il peut également limiter l’absorption du fer.
  • Le resvératrol est un phytoœstrogène qui a des actions anti-prolifératives et anti-inflammatoires. On le trouve notamment dans le raisin rouge et les baies de couleurs foncées (myrtilles, cassis, framboise, mûres..) Il possède un effet anti-inflammatoire significatif via l’inhibition de la synthèse des prostaglandines. En complément, les aliments riches en vitamines A, C, E et sélénium, sont sources d’anti-oxydants.
  • Le lapacho : plante très intéressante pour agir sur la composante immunitaire de l’endométriose ; ces vertus immunostimulantes peuvent aider votre système immunitaire, à mieux lutter contre la colonisation des cellules endométriales. Par ailleurs, le lapacho, comme toutes les plantes adaptogènes, aide l’organisme à augmenter sa capacité de résistance au stress, à la fatigue ce qui est également indispensable lorsqu’on est atteinte d’endométriose. Nous approfondirons cette question dans le prochain article de ce dossier
  • Le macérat de bourgeon de cassis : il a une action anti-inflammatoire polyvalente et anti-fatigue en stimulant les glandes surrénales. Il soutient également l’immunité et aide à réguler le stress. Il potentialise l’effet des autres bourgeons. Il est donc intéressant de l’utiliser en complément d’autres bourgeons ; il a également une action régénératrice.
  • Le macérat de bourgeon de vigne rouge : anti-inflammatoire très efficace, il agit dans le processus inflammatoire notamment dans les inflammations de la sphère digestive (intestin) et de la sphère urogénitale (règles douloureuses). Il agit également comme régulateur des défenses immunitaire et complète parfaitement le bourgeon de framboisier. Attention : il convient d’y aller très progressivement en cas de règles hémorragiques.

Pour modifier un terrain hormonal, il convient de faire une cure de bourgeons d’au moins un à trois mois à raison de trois semaines de cure avec une pause d’une semaine, à renouveler.

4. Prévenir et lutter contre la congestion, les spasmes, et les douleurs de règles

  • Le bourgeon de viorne soulage surtout les crampes du bas-ventre et les douleurs utérines précédant l’arrivée des règles. C’est un sédatif utérin, de plus il est hémostatique et régule les règles abondantes.
  • L’huile essentielle de basilic tropical ou d’estragon : antispasmodique et antalgique. Très utile en cas de contractions spasmodiques, lenteur digestive, inflammations douloureuses et de manière générale de douleurs liées aux règles. Coupée avec une huile végétale, vous pouvez l’utiliser en massage sur le bas ventre en cas de douleurs.
  • L’huile essentielle de basilic tropical ou d’estragon : antispasmodique et antalgique. Très utile en cas de contractions spasmodiques, lenteur digestive, inflammations douloureuses et de manière générale de douleurs liées aux règles. Coupée avec une huile végétale, vous pouvez l’utiliser en massage sur le bas ventre en cas de douleurs.

Enfin, d’autre « remèdes » naturels peuvent vous aider au quotidien : une bouillotte chaude (attention tout de même aux brûlures !) sur le bas ventre, des cataplasmes d’argile, des compresses d’huile de ricin etc. pourront vous aider à apaiser les douleurs.

Parce que souffrir n’est pas une fatalité et qu’être bien dans sa tête et bien dans son corps vont de pair !
On sait que le stress joue également un rôle dans le développement de la maladie, et en même temps, les douleurs augmentent le stress : bref, ça peut vite devenir un cercle vicieux ! Nous poursuivrons très prochainement ce dossier « endo » avec un article sur comment réguler son stress : les plantes et conseils d’hygiène de vie qui peuvent vous aider à mieux gérer votre stress !

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Bien gérer son stress pour mieux vivre avec une endométriose (bientôt disponible)